Née du grand fessier d'Epicure, muscle le plus puissant du corps humain, j'ai toujours eu conscience que tout pouvait s'arrêter demain. J'ai appris à boire à la paille, à manger à la petite cuillère, à observer en silence et à savourer.
Mais depuis quelques jours, je regarde mes souvenirs Facebook et ceux de mes contacts dans mon fil d'actualités...et j'ai l'impression bizarre et déstabilisante que le temps s'est arrêté ces 4 ou 5 dernières années. Comme si presque tout ce que j'avais vécu pendant cette période n'avait jamais existé, ou alors en pointillés. Je me souviens des bons moments, mais j'ai une vision de certaines séquences de ma vie comme si j'avais tenu la caméra à hauteur de la voie lactée : c'est comme si mes sentiments, mes sensations, et mes pensées étaient en mode semi-freeze.
On ne peut pas regretter ce qu'on n'a pas vécu. On ne peut que jouir de ce qu'on a.
La psychologie, la philosophie et la sociologie m'ont toujours attiré. Et pour cause. On observe autrui et son environnement, on analyse, et on commence rarement par soi. Très tôt, on suit un chemin tout tracé ou tour à tour on le fuit, on se met en couple, on devient parent, on digère son parcours et on avance. En même temps que les ans.
Identité, intégration sociale et reconnaissance.
On fait des études, on se met en quête de soi, on se perd, on se trouve, on cherche un appartement, on devient mère célibataire. On ne naît pas ce que l'on devient, on devient ce que l'on est.
Par la force des choses surviennent un manque de temps, d'objectifs et d'énergie. On fait du sur place, on s'épuise, parce qu'on trouve que tout est important. On s'effondre, puis on devient inerte. Stoïque. On est alors submergé par des sentiments contradictoires, et il nous est impossible de les gérer, encore moins de les comprendre. Il y a déséquilibre parce qu'il y a un grand écart entre ce que l'on donne et ce que l'on reçoit. La société attend de nous qu'on soit toujours présent, comme si on n'avait pas de besoins ou comme si on était fort en permanence en supportant tout sans cesse. En s'arrêtant, en travaillant sur soi, en hiérarchisant ses priorités, en s'écoutant, petit à petit, on se reconnecte à soi et on se retrouve.
L'épuisement émotionnel est la conséquence directe d'une trop grande exigence de soi. On essaie de combler des manques, d'être aligné sur tous les plans et on tente d'assumer tous les conflits et responsabilités. On prend sur soi jusqu'à ce que notre organisme estime que la charge est trop lourde.
Le burn-out peut apparaître lorsqu'on ne trouve plus de sens dans notre travail, lorsqu'il n'est plus en accord avec nos valeurs personnelles. Ou simplement parce qu'on n'est pas dans un environnement bienveillant.
"Si vous ne travaillez pas pour vos rêves, quelqu'un vous embauchera pour réaliser les siens". Steve Job
J'ai choisi de réajuster mes valeurs, de réaliser mes rêves, j'ai choisi de voir grand, j'ai choisi d'oser, j'ai choisi de changer de vie plusieurs fois, j'ai choisi de faire un métier qui me passionne, d'avoir le plus possible de cordes à mon arc, j'ai choisi d'aider, de faire sourire et de faire tout ce que je peux, car comme la reconnaissance, tout cela est sacré à mes yeux. J'ai désormais opté pour la slow life.
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