La liberté d'expression a montré ses limites sur les réseaux sociaux. Elle s'est retrouvée à la fois pervertie et perverse, marionnestiste et victime, pleine de colère et de rancœur, impulsive et border line.
Écœurée par la violence des propos, des images et de la surenchère, je me retrouve comme quand on a été tellement triste qu'on ne sait plus verser de larmes ou quand on a eu tellement mal qu'on n'arrive plus à crier sa douleur.
Je trouve vital de régulièrement se remémorer le sens premier des choses : avant d'être un smartphone, un mobile sert à téléphoner. C'est à dire à communiquer de vive voix avec quelqu'un. Échanger. Écouter. Entendre.
Avant d'être un ramassis de tout, de rien, la toile est un lieu d'échange. Avec nos proches quand ils sont trop loin et avec ceux qui sont plus loin mais desquels on veut se rapprocher.
Vaccinée par respect pour les personnes à risques et pour ne pas rajouter de contraintes à mon quotidien, en réalité, je m'en fiche du Covid au moins tout autant que de la grippe. J'en ai vu d'autres. On n'a pas demandé mon avis quand on m'a piqué contre le tétanos lorsque j'étais enfant, et je suis toujours vivante sans m'être demandé pourquoi et ce qu'il y avait dans le produit injecté. J'ai toujours eu d'autres chats à fouetter, question de priorité. Et d'immunité. Corps et esprit sont liés, cqfd.
Les coups de gueule des starlettes de télé-réalité qui surfent sur la vague #metoo ou les pubères rebelles qui s'indignent des changements climatiques alors qu'ils n'ont pas encore coupé le cordon ombilical m'indiffèrent, alors que m'agacent les non-arguments de ceux qui commentent un article sans le lire.
Le meilleur moyen de renforcer son système immunitaire et de préserver sa santé mentale est de trier les déchets digitaux.
Nous sommes nos choix disait Sartre. Oui, on existe d'abord en tant qu'être humain. Ensuite, on se définit par nos actes. C'est un choix délibéré de se lever le matin en râlant ou avec le sourire. Ça l'est tout autant de commencer sa journée en musique ou en se gavant de pauvreté intellectuelle. Et ça continue de l'être tout au long de la journée et de la vie, qu'elles soient empruntes de pandémies ou d'obstacles.
Choix et conscience sont une seule et même chose. N'est pas mouton celui qu'on croit.
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