La dernière pleine lune a eu lieu dimanche dernier, mais c'est cette nuit que mon sommeil a été entremêlé de somnolences, et de souvenirs...
Qu'est ce qui fait qu'on se réveille d'un bond en pleine nuit, sans tracas particulier si ce n'est celui de l'existence ? Nul ne le sait. Subitement, alors qu'on se pense assez épicurien pour au moins 2 vies, on réalise qu'on se laisse tout de même submergé par le quotidien malgré tout, malgré nos désirs de ne pas le faire, malgré la lucidité du temps qui passe, malgré la passion qui nous dévore...mais qu'on étouffe à l'insu de notre plein gré petit à petit.
Avant-hier, après avoir zappé sur cette télé des années 2020 qui n'offre pas grand chose de wouaw, je me suis rabattue sur Netflix, où je suis tombée par hasard sur un documentaire sous forme de mini-série consacré à Johnny. C'est un secret de Polichinelle de dire que mon beau-père est un fan absolu et un collectionneur acharné, car tout mon entourage sait qu'il lui a consacré toute une pièce dans le grand appartement de mon enfance, avec un bar, du papier alu. et une boule à facettes au plafond, un divan, une chaîne hifi Pioneer, des bacs remplis de vinyls, des coffres de cds, des albums de photos et cartes postales, des affiches, des programmes, des goodies, et un vrai business florissant qui arrondit toujours bien ses fins de mois.
J'ai grandi avec Cloclo dans le salon, Johnny à côté de ma chambre, et Wham dans la mienne. On passait très souvent nos week-ends en compagnie de Johnny car on faisait les conventions de disques et les bourses de collectionneurs, ou on allait à ses concerts aux 4 coins de la francophonie. Je suis devenue fan par la force des choses, et j'ai très vite tout su sur sa vie. J'étais fascinée.
"Je vis au jour le jour, pour demain, pas pour hier." Johnny
Non, Johnny n'est pas américain. Et il est encore moins né dans la rue. Par contre, il a bien vécu sa vie en brûlant la chandelle par les deux bouts.
"Je voulais faire Elvis, je voulais faire James Dean, et je suis devenu moi." Johnny
Je crois chaque fois avoir tout vu et tout entendu sur Johnny. On a été voir sa villa Lorada à la Côte d'Azur à l'époque, on l'a chopé à la sortie de Forest National, on a été membres du fan club, et on a même été fêter avec lui ses 50 ans au Parc des Princes. L'émission de Laurent Delahousse de hier soir que je viens de revoir en replay m'a replongé dans ces tendres années qui ont été celles de mes parents avant d'être les miennes et qui me font davantage comprendre aujourd'hui, avec mon âge et mon expérience, la portée de ces périodes bénies d'insouciance. Car par la suite, tout est moins innocent, tout est plus calculé. Même si c'est justifié, une grande partie de magie part en même temps que ces moments. C'est dommage.
On devrait se réveiller chaque matin remplis de son âme d'enfant et ne jamais la lâcher. On est persuadés qu'on le fait souvent, puis on se rend compte que parfois on se ment. La vie nous fatigue. Les gens nous éreintent. Le monde nous épuise. Et le système nous achève. Oui. Mais non. Ce n'est pas une raison.
Je garderai toujours au fond de moi les vibrations que j'ai ressenties lors des concerts de Johnny. L'osmose entre lui et nous. Son sourire lorsqu'il jetait son peigne ou son essuie de scène dans notre direction. Les bouteilles d'eau qu'on se refilait entre fans. J'ai adoré être devant la scène à quelques centimètres de lui, témoin de la sueur qui dégoulinait de partout tellement il donnait tout ; j'ai eu la larme à l'œil quand il chantait avec Sylvie, j'ai frissonné quand il a défié Lara et j'ai été scotchée quand il a challengé David.
Ce qui fait qu'on aime un artiste c'est la manière dont on s'identifie à lui. Sur scène, il ne ment pas. Johnny et Sylvie, comme d'autres, nous ramènent à notre vie. A la vie. La vraie vie n'est pas celle que l'on nous dicte, que ce soit à travers un contrat de travail, d'énergie ou de location, la vraie vie est celle que l'on choisit.
コメント