Hier soir j'avais envie d'écrire : "Cher journal, je ne sais plus comment réagir face à la bêtise, aux mensonges et à la méchanceté des humains. Je n'arrive pas à les ignorer. Ils sont coriaces. Tenaces. Les uns ne s'adaptent à rien et ronchonnent sur tout. Les autres nous manipulent. D'autres encore s'agglutinent, encombrants et énergivores. Je n'allume plus la télé, je n'écoute plus les informations, je ne lis plus les fils d'actualités sur les réseaux sociaux et je fuis les files devant les supermarchés. Je me balade parmi les arbres, pour restée connectée à la terre et encore un peu sur la toile pour garder un lien avec ce monde, déconfit. J'y nage comme un poisson dans l'eau...tout en étant à contre-courant. Il devient très difficile de se lever le matin et de faire comme si.
Comme si tout allait bien. Comme si les gens étaient bienveillants. Comme si ils étaient intelligents. Comme si ils étaient foncièrement généreux et désintéressés. Comme si. Les gens m'énervent plus que la situation. Et on ne dit pas assez aux gens qu'ils nous emmerdent. Il y a eu plusieurs pandémies dans l'Histoire. Des guerres et des crises aussi. Nos façons d'être et de faire aujourd'hui comme des enfants pourris gâtés sont une honte pour nos aînés.
Aujourd'hui, c'était le jour 1 du déconfinement. Partiel. Après 47 jours de mise en quarantaine. Durant lesquels on a porté atteinte à nos libertés. D'aller et de venir où bon nous semble, comme il nous plaît et avec qui l'on veut. Pour notre santé. Après un coup de fil à ma mère, des discussions-coups-de-gueule avec les copines et le récit de la première journée de reprise avec mon fils....j'ai plutôt envie d'y croire. A ce monde meilleur.
Le confinement ne serait-il pas une détention provisoire de soi, chez soi et exécutée par soi ?
Car, finalement, hormis les décès à déplorer, pour tout le reste, le Covid-19 remet les choses à leur juste place. A tout mal, il y a un bien.
Qu'on parle de capitalisme, d'écologie ou de stupidité humaine....le système est en train de se mordre la queue, tout comme ceux qui ne se rendaient pas compte de leurs libertés dans beaucoup de domaines, comparativement à ceux dont c'est le quotidien et depuis très longtemps. Qui sait ? Les gens vont peut-être commencer à se respecter, à se parler, à s'écouter, à s'entraider sans rien demander en retour, à réaliser la chance qu'ils ont au lieu de se plaindre de tout. Quoique. J'ai un doute. Les gens sont d'éternels insatisfaits, des adultes inachevés, remplis de frustrations que rien ne réussit à combler.
Ce n'est pas le monde qu'il faut changer, ce sont les gens.
La crise du coronavirus touche à l'équilibre des forces. Elle s'apparente à une projection bien réelle dans un futur proche : une accélération de l'histoire, confirmant des tendances lourdes déjà à l'œuvre depuis un certain temps. Une crise aussi, qui, par sa gravité, nous pousse à aller à l'essentiel, collectivement et individuellement. Beaucoup de théories circulent. Notre environnement a changé. Nos conditions de vie sont modifiées. Mais après tout, c'est du changement que naît l'évolution.
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