Alors que je me prépare à déménager pour la 7ème fois en 23 ans (familles monoparentales : vous avez dit inégalités ?), je retombe sur mon "Guide des courses" de Weight Watchers, qui date de 2003. Maxime avait 3 ans et si après l'accouchement j'avais récupéré mes 56 kilos légendaires toute mouillée (pour 1m65), je commençais lentement mais sûrement à reprendre mes 25 kilos pris durant ma grossesse.
Un changement de secteur dans mon job (je travaillais dans l'HORECA, debout, j'avais désormais un poste comme adjointe administrative, assise), moins de séances de step et d'aérobic (plus le temps) et une relation-pansement qui ne me convenait pas ont eu raison de mon ventre plat. Frustrations et compensation. Classique.
Je ne l'ai pas vu tout de suite. Happée par ma vie de mère célibataire, je continuais d'avancer, la tête dans le guidon. Petit à petit, je ne rentrais plus dans mes belles jupes à pinces et j'avais de plus en plus de mal à fermer les boutons de mes chemisiers, ou à zipper mes bottes au niveau des mollets. Il a fallu quelques années pour que j'admette que je n'avais plus ma taille de guêpe et encore quelques de plus pour que je l'accepte, même si je ne me sentais pas spécialement mal dans mon corps. J'ai même aimé l'idée d'avoir plus de formes et de poitrine, témoins que je devenais enfin une femme, à la trentaine bien entamée.
Beaucoup de copines étaient obnubilées par leur poids, moi pas. Quand on aime la vie, on aime manger. La gourmandise sous toutes ses formes est mon péché capital. Sauf que.
"Il ne faut jamais se rendre. Sauf à l'évidence".
Le bouche-à-oreilles fonctionnait alors mieux qu'internet, dont on était aux balbutiements, et j'avais entendu parler de séances entre femmes, style AA, où l'on se pesait avant d'écouter une coach en nutrition et des témoignages de femmes qui avaient réussi à perdre du poids sans se priver et qui étaient dans leur phase dite de stabilisation.
Oui mais non. Les contraintes, ça n'a jamais vraiment été mon truc. Se peser chaque semaine, mesurer sa quantité de nourriture et compter les points qui s'y rapporte pour veiller à ne pas dépasser ce qui nous est autorisé d'après notre indice, ce n'est définitivement pas pour moi. J'aurai essayé.
Par la suite, j'ai pas mal joué au yoyo. Je perdais très facilement 5 kilos, je devenais plus active...puis je sortais avec les copines et je récupérais mes 5 kilos. Je continuais de plaire à la gente masculine, je n'étais pas malheureuse, je n'avais pas de problèmes de santé liés à mon surpoids, et je ne me souciais pas de mon image ; du coup, pourquoi vouloir changer quelque chose ?
A l'approche de mes 45 ans, de la ménopause et tutti, je commence à réfléchir autrement. On n'est pas éternels, la santé, c'est important et si on ne fait pas attention, on vieillit mal avec moultes petits et grands bobos. J'ai du mal à réaliser que ces mots sortent de ma plume. Et pourtant. Faisant don de mon sang régulièrement depuis 20 ans, j'ai un contrôle de santé ponctuel et mis à part quelques petites choses à surveiller dans la durée et l'ablation de ma vésicule biliaire l'année dernière, tout va globalement bien. Je mange juste désormais moins gras et moins épicé sous peine d'avoir facilement le brûlant. Je touche du bois. Et je croise mes doigts de pied. Une conversation avec une amie et quelques clics sur la toile ont fait apparaître les termes de "jeûne intermittent", régime ancestral qui a beaucoup de succès et qui me semble digne de bon sens. Kesako ? Il en existe plusieurs sortes, à adapter selon sa constitution et son mode de vie, mais j'ai personnellement choisi le 16:8, c'est-à-dire qu'on peut manger pendant 8 heures et qu'on doit jeûner le reste du temps, en s'hydratant bien sûr. Et en mangeant le plus sainement possible, même si des écarts sont permis.
Je commence aujourd'hui.
"Mens sana in corpore sano".
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