Les 23 ans de Max, Pâques…Un mois sans toi…
"La mort d'une mère est le premier chagrin qu'on pleure sans elle".
Tu me manques, et pourtant tu es là
Plus de la même façon, mais tu es là
Une amie m'a prévenue que la première année serait difficile...
C'est un euphémisme. Puis c'est pas tant que ce soit difficile, c'est davantage indescriptible…
C'est toujours pareil : on ignore à quel point les choses vont nous toucher...Jusqu'à ce que ça nous arrive...
"Faire le deuil"
Quelle horrible expression...
Ça sonne comme les choux de Bruxelles
Les chicons ou les épinards quand on est gosse
Car il faut non seulement faire le deuil de la personne
Mais aussi de la relation unique qu'on avait avec cette personne
Je me souviens très bien des œufs en chocolat que tu cachais avec espièglerie dans ton jardin à Ciney, puis à Belgrade, pour Max.
Je le vois courir partout et rire comme un petit fou
Le soleil, le ciel bleu, la pelouse, la glycine
Dernièrement tu m'avais encore soufflé l'importance des traditions dans ce monde où tout se perd...
J'ai toujours adoré l'énergie enfantine que tu mettais dans chaque petite chose
J'ai hérité de la même
Nanny, maman, amie et âme d'enfant
Je n'ai toujours pas défait ta valise, que j'avais préparé pour toi, pour l'hôpital, alors que tu faisais ton 3ème et dernier œdème
Je n'ai toujours pas rechargé ton gsm
Je n'ai toujours pas lavé ta dernière couette
Je n'ai toujours pas effacé les derniers sms
J'ai par contre débranché mon téléphone fixe, sur lequel tu avais l'habitude de m'appeler
Comment on fait ?
Comment on fait quand on perd sa plus ancienne meilleure amie ?
Une maman, c'est un tout. C'est
Celle qui met au monde
Celle qui gronde
Celle qui veille
Celle qui recadre
Celle qui aime
Celle qui écoute
Celle qui regarde
Celle qui gère
Celle qui tempère
Celle qui a forcément une explication à tout
Celle qui câline
Celle qui tente de rassurer
Elle est à la fois fermeté et douceur
Définition de sacrifice et de moteur
Confidente
Exutoire
Défouloir
Exemple
Transmetteuse
Professeure es …tout.
Dans l'émission de Salamé, qu'on avait l'habitude de regarder chacune de notre côté, puis de débriefer ensemble, samedi dernier un journaliste est venu faire la promo de son dernier bouquin, sur le deuil de ses parents.
Car hasard ou pas, depuis que tu n'es plus là, je ne vois que ça…
Il disait que le plus dur pour lui est d'avoir constamment le réflexe d'appeler sa mère pour tout et n'importe quoi
C'est exactement ça
Oui les copines sont là
Les amis, les cousin.e.s, les collègues, les voisins, …
Mais ils ont aussi leur vie, leur vécu, leur parcours, leur philosophie
Si on rajoute la pudeur, la fierté et l'humilité
Le masque que l'on doit porter en société
La crainte de déranger
D'en faire trop ou pas assez
Quoiqu'on fasse, on est sans cesse jugé
Puis aujourd'hui tout est tellement exposé que plus rien n'est grave, tout est banalisé
Il faut coûte que coûte rester positif
Sinon on devient vite infréquentable
Vite, faisons semblant c'est plus productif
Mais non, c'est juste lamentable...
Bien souvent autour de moi, beaucoup ont perdu un proche ou un parent, mais ont encore l'autre ou
Une sœur
Un frère
Une tante
Un oncle
Tous à la fois
Ils ne sont donc pas orphelins
Car c'est exactement comme ça que je me sens aujourd'hui, puisque je le suis : orpheline.
Ils ont beaucoup d'épaules en plus des leurs, quoiqu'ils en disent
Ils ne doivent pas s'occuper de grand chose seuls
Même leur chagrin est commun
Si l'un ne fleurit pas la tombe, c'est l'autre qui le fait
Si l'autre a du mal à assumer, c'est l'un qui s'y colle
Je n'ai pas cette chance. Ou cette malchance. J'imagine que ça dépend des moments.
Je ressentais déjà ce type de sentiment quand j'attendais Maxime, alors que je n'avais pas 25 ans.
Ma maman avait tellement peur que je reproduise le même schéma qu'elle, à raison...
Tout le monde était aux études, moi je jonglais entre plusieurs jobs et j'avais déjà quelques années d'expérience d'indépendance derrière moi.
Je me sentais souvent très seule avec toutes sortes de questions dans la tête.
Attention, je n'étais pas malheureuse, au contraire.
Car je me sentais libre.
Je doutais juste en permanence de chacune de mes décisions.
Rien n'est gratuit, tout a un prix.
Du coup j'y répondais moi-même sans approbation, et j'avançais.
Je n'ai jamais eu de regrets
Nous sommes nos choix, n'est-ce pas ?
Il n'y a que la famille qu'on ne choisit pas. Même celle qu'on n'a pas.
Moi j'ai fait avec, je me suis construite comme ça
Souvent, ce sont les autres que ça dérange
Mais comparaison n'est pas raison
Je n'ai jamais rien fait comme tout le monde, même si j'en ai l'air
J'ai littéralement tout fait à l'envers
Sans jamais de vrais liens familiaux en dehors de toi, maman
Comme toi
Quand on perd sa maman, on perd un tout
C'est un manque, une blessure, une cicatrice de plus
La mort fait partie de la vie après tout
A nous de l'accepter même si ça nous paraît incongru
Nanny, maman, amie et âme d'enfant
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