J'aurais pu écrire sur un tas de choses depuis janvier. Que ce soit sur la crise de mon adulescent de 22 ans qui m'en fait voir des vertes et des pas mûres même si on tend vers un mieux, sur la montée de toutes les extrêmes, ou encore sur les cruelles conséquences de la pandémie, qui ne font que commencer...Mais non. Pour mon 1er post sur ce blog cette année, j'ai choisi de vous parler d'Arno.
Ce matin, en formation de néerlandais en vue de l'augmentation de ma prime linguistique, j'ai dû présenter un article de la presse néerlandophone. Quitte à lire et à résumer des phrases qui ne sont pas dans ma langue maternelle, autant que ce soit sur quelque chose qui me touche d'une manière ou d'une autre. Et samedi, en fin d'après-midi, on nous a informé du décès d'Arno.
Etre saltimbanque, néerlandophone né à Ostende, avoir vécu ces dernières années à Bruxelles, amoureux de la langue française (Chevalier des Arts et des Lettres en France), et de la vie, fait de Arno le parfait zinneke belgo-belge, et l'européen qui casse tous les codes d'une Europe qui ne sait pas très bien où elle va. Il était proche des gens, autant que de Michel Drucker, d'Adamo ou de Jane Birkin.
J'ai eu la chance de le rencontrer début 2019 lors de l'enregistrement en direct d'une émission de radio française parmis d'autres stars belges. Sauf que lui n'était pas prévu au programme, mais on était dans l'un de ses QG : l'Archiduc, repère culte des artistes de passage, nationaux et internationaux. Il y a été de sa petite touche lorsque Edouard Baer lui a tendu le micro, avec une note d'humour bien à lui et cette attitude détachée, gainsbarresque. Je l'ai découvert et écouté tardivement dans ma vie, mais il m'a émue directement. De la même manière qu'un Léonard Cohen et de ces personnes qui ont une telle intelligence et donc une telle émotion qui leur est difficile de composer avec le monde dans lequel ils vivent mais qui arrivent tout de même à être épicuriens car c'est leur nature profonde. Ses chansons, sa musique, funk, rock et électroniques, et ses textes, imbibés d'alcool et de blues, ne peuvent que nous bouleverser. Et on ne pouvait pas rester indifférent à son franc parler. Putain, putain, ... de cancer...
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