"Au début, on vous demandera pourquoi vous le faites. Puis on vous demandera comment vous l'avez fait".
Il est toujours bon de revoir un vieil ami que vous n'avez plus vu depuis très longtemps. Il vous donne de vos nouvelles. Il vous dit qu'il vous suit sur les réseaux sociaux, fait une esquisse de l'image que vous renvoyez et de l'impression que vous laissez. Il est le regard extérieur mais familier dont vous avez très exactement besoin à un moment M.
Des mois se sont écoulés sans que j'écrive une seule ligne. Alors que pour moi ma plume est mon essence, et à la fois mon carburant et mon moteur. Les mots sont souvent, parmi un patchwork d'autres sentiments parfois contradictoires, le résultat de maux mis en pensées, puis transformés en écrits. Parfois, je ne sais écrire qu'une fois les choses faites, terminées et laissées derrière moi. D'autres fois, j'ai besoin de les coucher sur papier pour agir.
"C'est au pied du mur qu'on voit le mur".
Je ne sais pas à quel moment on peut dire qu'on est heureux. Lorsqu'on est enfin serein et en phase avec la personne qu'on est et avec son parcours ? Lorsqu'on estime avoir accumulé pas mal de bons petits moments volés et se dit qu'on en veut encore et encore ? Lorsqu'on a pardonné aux personnes malveillantes ou absentes ? Quand on a cicatrisé ? Oublié l'inconcevable ? Lorsqu'on est passé de la colère à l'apaisement ?
Sans doute tout ça à la fois.
Ce qui est certain, c'est que quand votre vieil ami vous dit que vous respirez le bien-être, ça fait du bien.
Quitté le travail toxique, balayé les personnes perverses narcissiques, déménagé d'un logement trop étroit, trié tout ce qui semblait nocif à mon équilibre. Désormais hermétique à l'ensemble de ces choses qui encombrent temps, énergie et espace, à l'origine d'un épuisement sans nom et d'une colère destructrice, dont on se pensait débarrassé depuis un bout de temps...mais qui refaisait surface à la moindre contrariété. La vie est décidément un long cheminement.
"Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes J'parlais bien fort pour être un homme J'disais, je sais, je sais, je sais, je sais
C'était l'début, c'était l'printemps Mais quand j'ai eu mes 18 ans J'ai dit, je sais, ça y est, cette fois je sais
Et aujourd'hui, les jours où je me retourne J'regarde la terre où j'ai quand même fait les 100 pas Et je ne sais toujours pas comment elle tourne
Vers 25 ans, j'savais tout L'amour, les roses, la vie, les sous Tiens oui l'amour, j'en avais fait tout le tour
Et heureusement, comme les copains J'avais pas mangé tout mon pain Au milieu de ma vie, j'ai encore appris
Ce que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau Je peux pas mieux dire, il fait très beau
C'est encore ce qui m'étonne dans la vie Moi qui suis à l'automne de ma vie On oublie vite le soir de tristesse Mais jamais un matin de tendresse
Toute ma jeunesse, j'ai voulu dire je sais Seulement, plus je cherchais Et puis moins j'savais
Y a 60 coups qui ont sonné à l'horloge J'suis encore à ma fenêtre, je regarde, et j'm'interroge Maintenant je sais, je sais qu'on ne sait jamais
La vie, l'amour, l'argent, les amis et les roses On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses C'est tout ce que j'sais Mais ça, j'le sais".
Merci Jean.
J'accueille et je ne cueille désormais exclusivement que la bienveillance, le partage, et tout ce qui me ressemble, m'allège et m'élève.
Non, je ne vis pas pour autant au pays des Bisousnours. Ou peut-être que si, finalement. Dans la série des "Care bears", appelez-moi "Toutcâlin" ! C'est mieux de sourire et de rire que de pleurer sur son sort, non ? On ne fait pas comme si, on préfère un angle de vue à l'autre.
Car, avant d'écrire ces lignes, après une énième discussion avec mon grand qui est en train de se construire, j'ai réalisé...que ces dernières années, j'ai en réalité...déréalisé. Mais ça, c'est un autre débat.
Pour l'instant, je profite de l'un de ces bugs dont Facebook a le secret pour faire une détox digitale, après toutes les autres.
La course effrénée aux "meilleures" photos floues et pas cadrées, aux plus beaux couples en carton, aux voyages autour du monde alors qu'on n'a même pas pris la peine de faire le tour de soi ou aux com. les plus tranchés sans rien maîtriser, est éreintante pour l'énergie positive et irritante pour le mental.
Il y a toujours moyen de se comparer, de tout décortiquer, d'être en colère sur tout, de pointer les autres du doigt, etc.
Sauf qu'un beau jour on se réveille et la seule évidence... c'est la tranquillité d'esprit.
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