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"Rien n'est permanent, sauf le changement." Héraclite

Dernière mise à jour : 30 oct.

Je ne peux pas vraiment dire que j'ai changé depuis le départ de ma maman. C'est plutôt mon rapport aux gens et aux choses qui a évolué.


Je fuis davantage encore tout ce qui me semble "trop". Trop superficiel. Trop bruyant. Trop mondain. Trop peuplé. Trop lumineux. Trop citadin. Trop.


Je savoure mes moments à moi. Tentures fermées, portes et fenêtres ouvertes, en tee-shirt et en culotte, verre de vin à la main, en dansant et en chantant. Ou sous la couette, les deux chats près de moi, devant Netflix.


La liberté. La vraie.


Je sociabilise plus intelligemment, et je sélectionne savamment mes activités.


Mon fils devient adulte.


Il est dans cette phase inconfortable mais nécessaire qui se répète plusieurs fois tout au long de la vie, de façon différente. Il est dans la vie active depuis un moment déjà, paie ses factures, a son chez lui, et est ancré dans son quotidien, le tout en continuant d'apprendre. Sur la vie, sur la société, sur l'humain. Sur l'amour, sur l'amitié. Son précieux, café Senseo latte et sucré, est vital quand il rentre, avant d'entamer toute communication constructive. Il se met dans sa bulle et quand il en sort, il a l'impression de vivre dans une fourmilière où il a du mal à comprendre les codes. Mais il essaie. Je suis si fière de lui.


Ma maman nous manque. Cruellement.


J'ai toujours été contre le fait d'avoir une meilleure amie. Par principe. Meilleur... Les relations ne sont pas des courses à gagner. J'ai toujours détesté le concept de compétition. Tenter d'être meilleur vis-à-vis de soi-même, jour après jour, est déjà un challenge en soi. Très indépendante, enfant unique, mais grandissant entourés d'enfants (avec ma voisine, au scout ou à la danse classique), très tôt j'ai développé mon imagination et ma créativité, de sorte que je ne me suis jamais ennuyé. Plus tard, maman célibataire, je n'ai pas davantage eu le temps, ni d'avoir le blues, ni de m'embêter. Cela ne m'a jamais empêché d'être sociable, baroudeuse, et de développer de vraies et belles amitiés, mais tout comme j'ai toujours apprécié qu'on respecte ma vie privée, j'ai toujours respecté celle des autres. Pour moi, il faut considérer l'espace de chacun. Etre avec quelqu'un ou l'appeler H24 est un concept que je ne connais pas. Depuis toujours, toutes mes amies se valent car elles sont différentes, et apportent chacune quelque chose à leur manière. J'ai toujours eu des rapports sains en amitié et quand je voyais que ça commençait à ne plus l'être, je me suis éloignée. Je fais partie de ceux qui estiment qu'être trop proche de quelqu'un, sans tendre vers un équilibre, peut devenir vite malsain et est susceptible d'apporter des problèmes.


"Ça, c’est mon espace de danse, et ça, c’est ton espace de danse. Tu n’envahis pas mon espace, je n’envahis pas ton espace."(Johnny - Dirty Dancing)

Depuis gamine, on s'est toujours tout dit avec ma maman, de mon 1er flirt à mon tatouage, en passant par les pleurs, les rires, les déceptions. Tout. Ca a été longtemps à double tranchant, jusqu'au jour où on a tout mis toutes les deux sur la table. Il faut pouvoir tout se dire dans une relation, quelle qu'elle soit. Sinon, elle n'est pas honnête.


Par la suite, les choses ont été plus fluides, plus faciles, la plupart du temps. Même si elle restait une Wijnants, comme j'aime à dire. Ces dernières années, j'évitais les conflits. Il y avait plus important. Elle nous racontait des pans de son histoire autour d'un steak archiduc, de frites, de beignets aux pommes ou d'une brésilienne, de ce qu'on ignorait encore, car on ne soupçonne pas qu'une maman a un long moment été autre chose. J'ai enregistré une petite partie, que je suis encore incapable d'écouter. On riait, Max et moi, pas du contenu, mais de la façon dont elle racontait. Dans les derniers mois, je ne mesurais pas l'importance de laisser couler sur elle l'eau chaude de la douche lorsqu'elle me le demandait. Pour elle, le temps s'arrêtait. Elle savait qu'elle n'en avait plus pour longtemps, je le sais, aujourd'hui.


Maintenant que ma maman est partie depuis plus d'un an, je me rends compte qu'en réalité c'était elle, ma meilleure amie.

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