23 degrés Celsius. Ressenti 30. Lundi à la même heure dans le sud de la France : 30 degrés Celsius, ressenti 35.
Il y a 11 jours, c'était la 10 ème fois que je prenais l'avion. Sauf lorsque j'ai été jusqu'à Ceuta (Maroc) avec mes parents il y a une vingtaine d'années, je n'ai jusqu'à présent toujours voyagé qu'en Europe. Mais je la connais plutôt bien. De Bruxelles à Dinant, Namur, Durbuy, la Côte belge, Enghien, Nivelles, Arlon, ... en passant par le lac Léman, Rimini, Venise, Murano, Burano, Dublin, Luxembourg, Budapest, Almeria, Séville, Torremilinos, Lloret de Mar, Barcelone, Gibraltar, Bodrum, la Dune du Pilat, le Mont Saint-Michel, Porto-Vecchio, Juan-les-Pins, Cannes, Nice, Ramatuelle, Paris, Lille, Strasbourg,....dès que j'ai pu, j'ai globe-trotté. D'abord avec mes parents, puis de mon côté.
Quand on est mère célibataire à temps plein, sans pension alimentaire durant des années, je ne vous fais pas un dessin, les calculs sont vite faits : on ne sait pas partir en vacances chaque année. Ce qu'on nous octroie, on nous le réclame à travers les impôts, de sorte que chaque rentrée d'argent ne fait que combler les imprévus...et dieu sait s'il y en a.
Ce n'est que l'année des 18 ans de mon fils qu'on a su partir ensemble, il y a 6 ans. On était allés également en Espagne en car pendant 15 jours lorsqu'il avait 4 ans, mais nous ne sommes pas partis à l'étranger durant 14 ans.
Ça ne m'a jamais vraiment manqué. Jusque maintenant. Car depuis toujours dès qu'il y a un rayon de soleil, je suis hors de chez moi. En hiver, j'hiberne. En été, je baroude. Sauf à 20 ans, mince, blonde cendrée et en mode mijaurée, je n'ai jamais franchement perdu mon temps à "faire la crêpe" pour parfaire mon bronzage, alors qu'on prend tout autant de couleurs en bougeant. Perso, je ne prends pas l'avion pour passer de mon canapé à un transat, c'est cher payé pour rester allongé, même au soleil. Je préfère siester sur ma terrasse dès que j'en ai l'occasion ou aller au parc. Si je paie, c'est pour visiter, manger et parler local. Entre deux visites, un bord de mer, bleue, les pieds dans l'eau au coucher du soleil, le postérieur dans les coussins d'un salon lounge sur fond de musique du DJ du coin, me convient très bien. Au moins, quand je serai revenue au pays, je saurai ce qu'on mange et parler des spécialités.
Je repère très vite les pièges à touristes : c'est généralement là où il y a beaucoup de monde, et habitant en ville, dès que c'est possible, je le fuis, ce monde. Si je pars en vacances, ce n'est pas pour me battre pour avoir de la place au resto, sur une plage ou dans un bar. Au contraire. D'emblée je recherche spécifiquement les endroits retirés, les lieux insolites, les sentiers de terre ou les passages secrets vers la mer et je discute avec la population locale, jusqu'à me laisser guider par elle.
La semaine dernière, avec ma maman, on a ainsi été juanaises. Flash-back pour elle. Près de 40 ans en arrière. D'abord parce qu'elle est venue alors avec son ex-mari, puis avec moi à Juan, ensuite parce qu'elle a retrouvé un cousin qui habite Nice. Apéro sous les pins, en terrasse, à peine arrivées, ça sentait déjà bien bon les vacances.
Soleil, accent du sud, joie de vivre, des gens, sans brouhaha et sans qu'on soit les uns sur les autres, nostalgie, tous les ingrédients étaient réunis. C'est exactement pour ça que je suis venue. Vivre. En mode slow motion. Légèreté et authenticité.
"Du bleu partout, en haut, en bas et du vert à revendre". Jules Verne (à propos d'Antibes)
Antibes, dont Juan-les-Pins fait partie, inspire à être heureux. C'est la 5ème fois que j'y viens et j'y découvre toujours quelque chose. Cette année, c'est l'un des écureuils de la Pinède qui est venu me manger quasi dans les mains. J'ai aussi pris le petit train touristique avec ma maman, sur fond de musique jazzy, pour avoir une idée plus concrète de la station balnéaire sans avoir mal aux pieds. Puis on a été jusqu'au Nomade, au port Vauban, tout au bout du rempart d'Antibes, en passant par la vieille ville. Le paysage qui s'offre alors à nous est un régal pour les yeux et pour l'âme. Le fameux Pan bagnat ne vient que compléter d'aiguiser nos papilles une fois assises.
Avant de partir, j'avais pris la décision de ne quitter la Belgique que tous les 2 ans, vu l'inflation...mais rien ne me dit que je ne reviendrai pas l'année prochaine pour de nouvelles aventures...Les voyages forment la jeunesse, mais l'entretiennent aussi. Ils sont bon pour la santé mentale et la santé physique et ils permettent de porter et supporter le quotidien.
"Voyager vous laisse d'abord sans voix, avant de vous transformer en conteur". Ibn Battuta
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