Pleine lune, ciel empli de lumière au réveil, superbes rayons de soleil, air frais sans être froid, vent doux ... on dirait bien que ce lundi annonce quelques bouleversements, avec l'arrivée du printemps. Et du changement naît l'évolution. Ce n'est pas de moi, c'est de Darwin.
Actuellement, il manque émotionnellement, moralement et professionnellement de tout. Et ceux qui essaient à tout prix de combler ces manques finissent par s'épuiser. On peut choisir de l'ignorer ou de le prendre en considération.
Lorsqu'on parle de génération perdue, on fait référence à celle née entre 1883 et 1900, profondément marquée par les effets dévastateurs de la Première Guerre mondiale. Réapprenant à vivre ensuite, elle s'est soulevée contre les valeurs de leurs parents, sceptiques quant à l’autorité et cyniques envers le devenir de l’humanité. Ayant perdu la foi et l’espoir, nostalgiques, ils ont mis à mal toute une idéologie, recherchant la légèreté.
Je ne sais pas si on peut comparer cette période à celle que l'on vit aujourd'hui, mais on ne peut s'empêcher de faire un parallèle, plus de cent ans après. A l'ère du numérique, où tout est accessible, n'importe où, n'importe comment et avec n'importe qui, il n'y a jamais eu autant de manque de communication, de malentendus, de quiproquos, de détournements, de surexposition et de camouflage de l'évidence. Tout se dit et on en sait de moins en moins. Les titres sont lus, pas le contenu. On lit en diagonale sans connaître le fond et on est quotidiennement lié à la technologie mais sociologiquement seul. Il y a une banalisation du vrai malheur, une surenchère du bonheur et des actes falsifiés dans le seul but d'attirer l'attention, une dramatisation de situations de vie, de la désinformation au profit des scandales, de la rétention d'information, ... En bref, aujourd'hui, tout existe et son contraire. On est en perdition. On rétrograde. On est en mutation. Il faut réapprendre les bases de l'éducation et de la communication.
"On ne peut guérir la partie sans soigner le tout. On ne doit pas soigner le corps séparé de l'âme, et pour que l'esprit et le corps retrouvent la santé, il faut commencer par soigner l'âme. Car c'est une erreur fondamentale des médecins d'aujourd'hui : séparer dès l'abord l'âme et le corps". Platon
Journée internationale des droits des femmes + 1. Hier, même si ça a été très plaisant d'avoir reçu des baisers ou des fleurs, pour moi, engagée, ce n'était pas la fête, non. C'était la lutte. Le combat. La résistance. La révolte. Pas pour qu'un tunnel ou qu'une rue porte le nom d'une femme. Ni pour le prolongement du délai de l'IVG. Ce n'est pas cela qui fera vraiment avancer les choses, les priorités sont ailleurs. Il y a la classe politique et ses représentants, bobos, aisés, qui parlent en leur nom, qui ont des soucis de luxe, quand ils en ont, bien loin de la réalité d'un côté, et de l'autre, la vraie précarité et la non application des droits humains sur le terrain. Il n'y a pas toujours que la prise de parole dans les médias, aujourd'hui support très éphémère, le geste faussement compatissant ou l'intention qui comptent, il y a l'acte, surtout. Le vrai. L'utile. Le nécessaire. Le vital. On est dans une société à deux vitesses, et le fossé se creuse davantage au lieu du contraire. On régresse. On revient au Moyen-âge. Lentement mais sûrement. Insidieusement. Car dans un confort à crédit, miroir aux alouettes.
Aujourd'hui, femme célibataire avec un enfant, je me bats encore contre le système. Ma routine depuis 20 ans. Après les demandes dans chaque commune et autant de refus pour un logement social alors que j'étais seule avec un bébé dans les bras, des mois sans revenus parce qu'une administration avait perdu un document, des vertes et des pas mûres, une fois de plus, après des coups de téléphone et une série de mails envoyés au secrétariat social de mon employeur à la suite d'une incapacité de travail, j'ai dû fournir des documents, preuves de prestations et de paiements à ma mutualité avec à la clé une sanction, soit une diminution de rémunération. Double pénalité. La faute à l'incompétence de tous les employés de la chaîne et du coup du dépassement de délai. C'est du déjà vu et vécu, en boucle. Alors que de mon côté, j'ai effectué tout ce qu'il fallait, dans les temps impartis, en respectant les procédures. A l'époque internet, on peut dire que j'ai maille à partir avec les différents organismes qui encadrent et participent au soi-disant bon fonctionnement de nos vies. Car c'est là un comble que ce soit encore le citoyen, n'ayant pas toutes les informations nécessaires la majorité du temps qui doive prendre congé et courir à gauche et à droite pour garder ce qui constitue sa dignité. Ils savent tout sur nous, mais veulent gagner du temps à nous le demander et nous font perdre le nôtre. Le temps, c'est de l'argent.
Qu'une place porte mon nom flatterait mon ego mais ne paierait ni mon loyer ni mes courses. Étendre le délai de l'IVG, que j'ai moi-même malheureusement déjà subie, est une idée saugrenue de plus, et déplacée de ce côté-ci du monde, quand on voit les moyens dont on dispose pour l'éviter et dont on sait au plus profond de sa chair qu'au plus vite c'est derrière nous au mieux c'est, sans tenir compte de tout le reste. Il me semble qu'il y a plus important et plus urgent à faire que de capter l'attention sur une fausse noble cause par tous les moyens : informer, accompagner et aider concrètement et prioritairement les femmes seules, pensionnées, malades et invalides, par exemple. On vit dans une société qui enfonce les plus faibles économiquement au lieu de les aider (car aussi bizarre que cela puisse paraître...ou pas, ce sont eux qui rapportent le plus, à coups d’intérêts et de frais) et qui acclame la représentation superficielle des personnes réseautées insipides, inodores et incolores, mais instruites de par leur classe sociale même si non éduquées, avec des beaux discours préparés par de petites mains et fortes du point de vue capitaliste. Dénoncer ne suffit pas, il faut agir. C'est le monde à l'envers.
Mais aujourd'hui la lune est pleine, le soleil brille, j'aime à croire aux souffles nouveaux, différents.
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