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Photo du rédacteurLadyBaroudeuse

The show must go on

Dernière mise à jour : 21 oct. 2020

Ce soir, devant le film "Stars 80", que j'avais enregistré sur le disque dur de mon décodeur, en écoutant l'un de mes titres fétiches "Mistral gagnant", une certaine tristesse m'envahit, mêlée de colère et d'incompréhension. Assise, le cœur et l'esprit débordant d'émotions, je mesure toute l'ampleur de cette crise sanitaire. Et humaine.


Qu'elle soit réelle ou non, provoquée ou pas, ce soir pour la 1ère fois depuis très longtemps, j'ai le cafard. Après m'être baladée pendant des mois entre le pays des Bisounours, protection naturelle, et la paralysie générale des sens. Mais pas du bons sens.


Fini les concerts à Bercy ou au Stade de France où j'ai vu Johnny et Lara habités sur "Requiem pour un fou", à quelques mètres de moi. Ou au Palais 12 du Heysel où j'ai frissonné devant Mylène. Adolescente, j'ai hurlé Patriiiick ! dans la salle de Forest National les bras en l'air sur "Marre de cette nana-là". J'y ai aussi applaudi France Gall, Roch Voisine, Goldman, Raphaël et la troupe du Bollywood. J'ai dansé devant UB40 à l'AB, comme je me déchaînais sur les podiums du Carré, du Zillion ou de la Rocca.


J'y étais.


Fini aussi les pas de danse entre amis durant les festivals d'été. Les sorties de dernière minute, l'imprévu et la spontanéité. Désormais, on doit réserver et tenir une comptabilité de nos moments privilégiés.


Nostalgie imprégnée de charme et de pépites d'or.


Le show n'est plus sur scène. Il est partout ailleurs. Il ne divertit plus. Il sévit.


« Ce n'est pas un signe de bonne santé que d'être bien adapté à une société profondément malade. »

Je ne serai jamais une femme comme les autres, jamais. J'adore respirer à pleins poumons, me balader sur un chemin de terre ou les pieds dans la mer et promener mon regard à 360 degrés, un verre de Chardonnay à la main. Ma plume et mon appareil photo jamais très loin.


Je savoure mes moments de solitude, qui forment un parfait équilibre avec mes moments de sortie et de sociabilité. Avoir eu un enfant seule, jeune, et une vie remplie d'obstacles m'ont forgé, donné une force hors du commun, une forme d'indépendance, de liberté et une sérénité jouissives. Et je peux dire fièrement que la transmission à mon fils s'est bien effectuée.


Je préfère posséder des moments que des biens, qui ne sont jamais vraiment à nous, de toutes façons. Prendre les transports en commun et louer, plutôt que de se serrer un peu plus la ceinture et baisser son pantalon. Avoir la tête dans les nuages, plutôt que dans le guidon. Et profiter de chaque instant plutôt que de ne pas voir le temps passer.


Il n'est pas nécessaire d'être universitaire pour avoir accès à des postes importants et on ne se définit ni à travers son travail, ni à travers ses enfants, ni à travers autrui.


Etre libre est le meilleur que l'on puisse offrir aux autres et la richesse intérieure n'a rien à voir avec un compte en banque bien mais faussement garni.


Je n'ai pas fini de me réaliser. Même masquée. Je suis chat. J'ai sept vies au total et cinq encore devant moi. Et elles n'appartiennent qu'à moi.


Mais ce soir, c'est difficile. J'ai cette impression étrange de vivre une guerre silencieuse, vicieuse et insidieuse. Malhonnête et hypocrite. On vit dans un certain confort, poudre aux yeux qui nous abrutit, nous aveugle et camoufle une bien triste réalité.


Ne pas se laisser bouffer. Ne pas se laisser bouffer. Ne pas se laisser bouffer.


On nous prive petit à petit de nos libertés fondamentales sous de faux prétextes, des incompétents et des assistés bardés de diplômes mais dépourvus de compétences nous dictent nos conduites, (nous) évaluent et débattent sur des situations qu'ils n'ont jamais connues. Parce qu'ils sont bien nés. Et l'écart se creuse entre les riches et les pauvres faisant ainsi disparaître totalement la classe moyenne. On se croirait au Moyen-âge. Ou dans Hunger games, qu'on catalogue dans le genre science-fiction mais qui pourrait facilement être la parallèle à cette époque qui marche à reculons.


Mais une chose qu'on ne m'enlèvera jamais, c'est mon poing levé.



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